GHT du Vaucluse : Une Cleanroom pour la résilience du système d'information

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GHT du Vaucluse : Une Cleanroom pour la résilience du système d'information

GHT du Vaucluse : Une Cleanroom pour  la résilience du système d'information

Dans un contexte où les cyberattaques se multiplient, le GHT du Vaucluse a mis en place une solution innovante pour garantir la continuité des soins en cas de crise informatique : la Cleanroom. Fruit d'un partenariat entre le GHT, Dell Technologies et Heliaq (ex-Koesio Corporate), cette salle informatique mobile et sécurisée permet un redémarrage rapide des systèmes critiques.



Une solution mutualisée et adaptée aux besoins hospitaliers

Avec ses 12 établissements, couvrant un bassin d'un million d'habitants, le GHT du Vaucluse gère près de 200 logiciels métiers. L'objectif de la Cleanroom est simple : être capable de redémarrer tout ou partie d'un système d'information en cas de cyberattaque, d'incendie, d'inondation ou de toute autre panne majeure. Julien Escande, responsable résilience numérique du GHT, explique : « C'est une baie qui va fournir une boîte à outils permettant de redémarrer un système d'information sur un périmètre à définir, en 24 à 48 heures, selon la gravité de l’incident. » Transportable, elle peut être mise à disposition de plusieurs établissements en cas de besoin.

L’adaptabilité est un enjeu majeur pour ce projet. « Cette solution doit pouvoir se connecter à n'importe quel hyperviseur et réseau », souligne Michaël De Block, DSI du GHT Vaucluse. « Nous avons travaillé pour que cela soit accessible à des informaticiens généralistes, et honnêtement, je dors mieux depuis que nous avons cette Cleanroom. » Comme le rappelle Emmanuel Canes, de Dell Technologies : « Il ne s'agit pas de tout redémarrer, mais seulement le minimum nécessaire et suffisant. Ce qui est en lien direct avec les soins, comme l'Active Directory, les urgences et l'identité des patients. »

L'impulsion des programmes CARE et NIS 2 a accéléré la mise en place de ce type de solutions. L'expérience de cyberattaques récentes à Cannes ou Arles a montré que la paralysie d'un hôpital peut coûter plusieurs millions d’euros. Le choix de la Cleanroom repose sur une approche pragmatique : offrir une alternative beaucoup plus agile et économique que des infrastructures traditionnelles. En effet, pour un investissement d’environ 100 000 euros, elle permet d’éviter des pertes colossales, comme à Arles où les conséquences d'une attaque ont représenté près d'un million d’euros.

 

Un projet structurant pour l'avenir des SI hospitaliers

Nawale Callens, ingénieur commerciale Santé pour la Région Grand-Sud chez Heliaq, souligne l’importance du facteur humain dans ce projet : « C'est avant tout une histoire d'hommes et de femmes qui ont travaillé ensemble à travers différents ateliers. » Audrey Mathurin, directrice du développement des marchés publics et santé chez Heliaq, met en avant l’expertise spécifique de son entreprise. « Chez Heliaq, nous avons un vertical Santé qui nous permet de comprendre les enjeux réglementaires et opérationnels du secteur. Notre maillage territorial et notre partenariat avec Dell nous permettent d'adresser ces problématiques de manière efficace. »

Fort du succès de cette première implémentation, le GHT du Vaucluse envisage désormais d'étendre le dispositif à tous les hôpitaux des six GHT de la région. L'étape suivante ? Rendre la Cleanroom encore plus modulaire et opérationnelle pour des établissements de plus grande envergure, notamment les CHU. Pour cela, une équipe dédiée à la Cleanroom pourrait être constituée, afin de renforcer la capacité d’intervention rapide et garantir la continuité des soins en toutes circonstances.

 

Marion BOIS