eNovAPath : Une digitalisation régionale et multi-sites de l’anatomopathologie - Partie 2

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eNovAPath : Une digitalisation régionale et multi-sites de l’anatomopathologie - Partie 2

eNovAPath : Une digitalisation régionale et multi-sites de l’anatomopathologie - Partie 2

Chaque jour, cette plateforme gère 2500 images, soit 3,5 téraoctets de données, pour améliorer la prise en charge des patients tout en renforçant la collaboration entre ces établissements.


 



Chaque jour, cette plateforme gère 2500 images, soit 3,5 téraoctets de données, pour améliorer la prise en charge des patients tout en renforçant la collaboration entre ces établissements.


Un projet collaboratif pour surmonter les défis de l’anapath

Unis par la volonté d améliorer la prise en charge des patients, les établissements  de Bordeaux, Poitiers et Limoges ont choisi de travailler ensemble pour digitaliser leurs services de pathologie, en partageant les ressources et les expertises. Anne Costa, directrice générale du CHU de Poitiers, se réjouit de cette coopération : « C est une formidable réussite des équipes des trois CHU. Ils sont parvenus à travailler ensemble pour améliorer l attractivité des métiers et la qualité des soins. »

L un des principaux enjeux du projet a été l interopérabilité entre les systèmes informatiques des trois sites. Comme le souligne Alexandre Pavy, responsable du domaine applicatif au CHU de Poitiers, « nous avons dû créer des flux pour connecter des systèmes très hétérogènes. » En effet, bien que les trois sites n utilisent pas les mêmes logiciels, il a fallu développer des solutions pour faire circuler les données de manière fluide et sécurisée. Grâce à la plateforme eNovA-Path, il est désormais possible de partager des lames numérisées et d’échanger des avis médicaux en temps réel.

Des avantages multiples pour les pathologistes et les patients

La digitalisation des lames offre de nombreux avantages, tant pour les pathologistes que pour les patients. Pr Brigitte Lebail, chef du service d anatomopathologie du CHU de Bordeaux, évoque les bénéfices immédiats : « Le paramétrage de l outil a été essentiel pour garantir une utilisation harmonieuse entre les trois sites. Grâce à la plateforme, nous pouvons échanger des avis instantanément, ce qui est un atout précieux pour le diagnostic. » Cette plateforme permet aux médecins d accéder aux images de lames à distance et de discuter des cas via un tchat intégré, ce qui facilite la consultation d experts et améliore les délais de diagnostic.

L introduction de l intelligence artificielle constitue également une étape importante. Dr Bertrand Chauveau, pathologiste au CHU de Bordeaux, explique que l IA permet d’« améliorer le workflow diagnostic », en priorisant les examens et en détectant plus rapidement des anomalies tumorales. En outre, l IA permet de mieux compter certains biomarqueurs et de prédire des altérations moléculaires, facilitant ainsi les décisions thérapeutiques.


Un modèle de coopération au service de la santé publique

Le projet eNovA-Path ne se limite pas à la numérisation des lames. Il s'inscrit dans une logique de santé publique et d amélioration continue des soins. En effet, ce projet bénéficie du soutien actif des institutions locales. Martine Vivier-Darrigol, de l ARS Nouvelle-Aquitaine, souligne l'importance de cette initiative. « Ce projet est un enjeu de santé publique majeur. Il permet de mieux prendre en charge les 35 000 cancers traités chaque année dans la région. » L ARS a contribué financièrement à ce projet en débloquant un million d euros. Un second appel à manifestation d intérêt a permis d’étendre l utilisation de cette plateforme aux établissements périphériques. Et un autre devrait suivre courant 2025.

Fabien Lozach, PDG de Sectra, la société responsable de la plateforme, souligne l ampleur du projet : « eNovA-Path est une première en son genre : une digitalisation à grande échelle qui unit trois CHU pour travailler ensemble sur un même projet médical. Il ne s agit pas seulement de numériser des données, mais de repenser totalement la manière dont les pathologistes collaborent, partagent des avis et prennent en charge les patients, tout en garantissant la sécurité et la confidentialité des données. » Cette collaboration unique permet d aller bien au-delà des simples questions d archivage, en transformant l organisation des soins de manière durable. « Le cloisonnement des données est essentiel pour assurer qu elles ne soient accessibles qu aux professionnels autorisés, dans le respect des normes les plus strictes », ajoute Alexandre André, DSI du CHU de Limoges. Grâce à ce projet, la pathologie fait un grand pas en avant dans l’ère numérique, et pourrait bien devenir un modèle pour d autres régions de France.