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3 Questions à Rodolphe BOURRET, Directeur Général du CH Valenciennes

3 Questions à Rodolphe BOURRET,  Directeur Général du CH Valenciennes

Le Centre Hospitalier de Valenciennes a commencé sa mutation digitale. Il poursuit son évolution en concluant un partenariat avec Arterys. Le Cloud est au cœur du projet initial pour le pôle d’imagerie médicale de l’établissement, mais également...

Le Centre Hospitalier de Valenciennes a commencé sa mutation digitale. Il poursuit son évolution en concluant un partenariat avec Arterys. Le Cloud est au cœur du projet initial pour le pôle d’imagerie médicale de l’établissement, mais également pour les 11 autres hôpitaux qui constituent le Groupement Hospitalier de Territoire du HainautCambrésis, l’un des plus importants de France.

Magazine SIH Solutions : Rodolphe Bourret, vous dirigez un établissement atypique, qu’est-ce qui le singularise ?

RB : Par-delà la taille considérable de l’établissement, un des plus importants sur le territoire national, c’est essentiellement le niveau d’aboutissement de la gestion médicalisée décentralisée qui caractérise le mieux l’ADN du Centre Hospitalier de Valenciennes. L’autonomie de gestion atteint un tel niveau que les médecins Chefs de pôle sont d’authentiques chefs d’entreprises, responsables des performances de leur secteur d’activité.

Magazine SIH Solutions : Cette organisation impacte-t-elle le système d’information hospitalier et si oui dans quelle mesure ?

RB : Le Directeur général supervise et coordonne l’action des 14 pôles d’activité. Il veille à conserver la cohérence générale du système. La multitude de données et informations patients qui circulent au sein et à l’extérieur des pôles empruntent le système d’information hospitalier.

Magazine SIH Solutions : C’est à la fois le véhicule et le centre nerveux des données patients. A quoi ressemblera selon vous l’hôpital du siècle prochain, dont nous pouvons aujourd’hui apercevoir l’esquisse ?

RB : L’intelligence artificielle est présente dans tous les domaines d’activité humaine. C’est également vrai à l’hôpital, et peut être plus qu’ailleurs. Les logarithmes sont développés avec le concours et souvent directement par les professionnels de santé. Ce sont ceux qui sont les plus qualifiés pour trouver les réponses adaptées aux plans diagnostic et thérapeutique. Un robot chirurgical ne pourrait pas être opérationnel sans l’expertise préalable et la présence du chirurgien. Comme un drône nécessite un pilote, la présence humaine reste indispensable non seulement au développement mais surtout à l’action des supports à vocation médicale. Nous verrons très certainement des véhicules autonomes bien avant l’avènement de blocs opératoires entièrement automatisés. L’acculturation indispensable pour le transfert de la confiance ressentie vis-à-vis d’un praticien vers une machine et l’intelligence artificielle qui l’anime prendra sans aucun doute du temps. Les dimensions éthiques, psychologiques et in fine sociologiques sont autant de barrières voire de freins salutaires à une expansion non maitrisée. L’homme augmenté est aujourd’hui une réalité. Les performances accrues portées par l’intelligence artificielle n’exonèrent en rien la nature intrinsèquement humaine du soin. Les automates distribuent de l’argent, facilitent vos passages en caisse lorsque vous faites vos courses, délivrent du carburant à votre automobile… mais l’hôpital sort du champ général et RD2D2 ou 6PO ne sont pas prêts de vous accueillir pour réaliser un pontage coronarien ou poser une prothèse de hanche…

 

Un jour, peut être !