Interview de M . Michael De Block, DSI du GHT du Vaucluse
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Cela faisait plus de 20 ans que le dossier de la désinfection des Dispositifs Médicaux réutilisables (DMR) n’avait pas été passé au peigne fin. Le précédent guide émanait du Conseil Supérieur d’Hygiène Publique de France (CSHPF) et le du Comité Technique National des Infections Nosocomiales (CTIN), soutenus par le Ministère de l’Emploi et de la Solidarité.
La mise à jour, intitulé Guide des bonnes pratiques de traitement des dispositifs médicaux réutilisables a pour objectif de recenser en un document unique les dernières recommandations en vigueur concernant ces traitements spécifiques.
Une mise à jour indispensable
Paru en 1998, le précédent guide déminait le sujet de la désinfection des dispositifs médicaux. Il faisait écho à l’affaire de la clinique du Sport de Paris. Entre 1987 et 1993, 58 patients ont été contaminés par le Mycobacterium xenopi, un germe de la famille de l'agent de la tuberculose, lors de nucléotomies ou d’intervention du genou jamais traité jusque-là, ce domaine de l’hygiène hospitalière a fait l’objet de nombreux changements depuis la publication du premier guide. Certains DMR se sont complexifiés. D’autres, comme les unités dentaires et les générateurs thermiques ou de dialyse, peuvent être propices à l’émergence d’infections associées aux soins. Il fallait également faire le focus sur certaines pratiques, comme la stérilisation basse température, dont le recours a été grandement facilité en 20 ans.
Pour cela, le Conseil scientifique de la SF2H (Société Française d’Hygiène Hospitalière), a nommé deux pilotes : Pascale Chaize, vice-présidente de la SF2H et docteur Arnaud Florentin, pilote de la commission désinfection de la SF2H. La désinfection des DMR est approchée avec une vision globale incluant l’ architecture et l’ ergonomie. « Pour cette version, nous avons voulu travailler avec tous les profils en lien avec la désinfection du matériel de soins stérilisation, souligne Pascale Chaize. Pharmaciens, ingénieurs biomédicaux, techniciens et acheteurs ont ainsi été consultés pour connaître les besoins et les contraintes de chaque métier. »
L’aspect réglementaire a bien entendu également été inclu dans les recommandations. En deux décennies, la législation est devenue plus stricte et le cadre normatif intègre désormais l’évaluation de l’efficacité des désinfectants. Autre préoccupation, celle du développement durable. « Sans renier le risque infectieux, nous veillons dans nos propositions à limiter le certains recours aux DMR à usage unique », signifie Pascale Chaize.
Faciliter l’application des bonnes pratiques
Au final, ce sont donc 10 recommandations socles qui ont été rédigées dans ce guide. Présentées sous forme de consignes ("Il est fortement recommandé de stériliser tous les DMR critiques stérilisables" ou "Il est fortement recommandé d’ utiliser des procédés de stérilisation validés comme la stérilisation à la vapeur d’ eau ou la stérilisation basse température »), elles ont vocation à accompagner les acteurs de la désinfection et de la stérilisation pour une meilleure prise en charge.
Plus largement, « ce document a pour but de replacer la prévention du risque infectieux au cœur des organisations. L’hygiéniste doit pouvoir être consulté pour participer au choix de matériaux lors d’une réfection de service par exemple. Et en fonction des organisations, des moyens humains ou matériels doivent être pensés pour une bonne hygiène des pratiques. » Aussi, afin d’être le plus didactique possible, 11 fiches techniques, décrivant les différents procédés de désinfection ou de stérilisation à basse température, accompagnent les recommandations. Une foire aux questions est également disponible sur le site de la SF2H pour simplifier leur mise en pratique sf2h.net.
Marion BOIS
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